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13 décembre 2024

Traversée vers Maupiti

Maupiti, située à 50 km de Bora, est la plus éloignée des îles Sous-le-Vent. Bien qu’il y ait Mopelia encore plus à l’ouest, cette dernière, avec ses 6 à 10 habitants, n’est pas considérée comme une île véritablement habitée. À l’inverse, Maupiti compte 1 300 âmes, ce qui contraste fortement avec les 10 000 habitants de Bora. Aussi belle que sa célèbre voisine, Maupiti a su préserver son authenticité : ici, pas de grands hôtels, seulement des pensions de famille.

départ de Bora

L'accès à Maupiti n’est pas une mince affaire. Sa passe unique, étroite et redoutée, est réputée difficile. Les courants y sont forts, et elle devient impraticable lorsque la houle de sud dépasse certains seuils. Certains affirment qu’une houle de 2 m est déjà trop risquée ; d’autres parlent de 1,5 m. Quoi qu’il en soit, il faut bien étudier la météo avant de s’y aventurer, car un grain ou un manque de visibilité peut obliger à attendre ou, pire, à rebrousser chemin vers Bora.

Pour nous, la houle était annoncée à 1,5 m d’est, ce qui semblait jouable. Nous avons donc levé l’ancre, malgré un vent de 15 nœuds accompagné de rafales atteignant 30 à 35 nœuds. À peine partis, les grains se sont succédé sans répit, nous plongeant dans des conditions de navigation dignes d’une épopée. Vers midi, un gros grain tropical s’est abattu sur nous avec des trombes d’eau et unvent arrière atteignant 40 nœuds !

Le bateau filait à 8 nœuds quand Christophe, prudent, a préféré réduire la voilure pour éviter qu’il ne se couche. La mer était déchaînée, désordonnée, et mon estomac, déshabitué des vagues, n’a pas tenu le coup. Sur les six heures de traversée, j’ai passé quatre heures à vomir, en proie au mal de mer. J'étais trempée, frigorifiée, et trop faible pour faire quoi que ce soit, mais Christophe a géré la situation avec brio.

Un moment magique est tout de même venu illuminer cette épreuve : juste avant d’atteindre la passe, des dauphins sont venus nous accueillir. J’aurais aimé immortaliser cet instant avec ma GoPro, mais j’étais incapable de bouger. Christophe non plus ne voulait pas que je prenne de risques pour aller à l’avant dans de telles conditions.

La passe, tant redoutée, a finalement été franchie sans encombre, et quel soulagement de retrouver le calme plat du lagon ! Une fois l’ancre posée, j’ai immédiatement enfilé des vêtements secs et chauds (même ma doudoune !) avant de me coucher pour une sieste réparatrice de deux heures. Pendant ce temps, Christophe a dû se débrouiller pour son déjeuner 😉.


Cette traversée restera gravée dans ma mémoire. Les prévisions météo annoncent encore deux jours de gros temps ce qui nous donnera le temps de récupérer avant d'aller explorer les trésors cachés de l’île.

Cette nuit, les vents ont soufflé à plus de 40 nœuds, et Christophe a veillé attentivement sur sa tablette pour s'assurer que l'ancre ne chasse pas. Nous surveillons également les petites infiltrations d’eau à bord (c'est un vieux bateau). Malheureusement, notre bannette n’a pas été épargnée : j’ai dû dormir entre deux serviettes ! Les vêtements trempés s’amoncellent, et il est bien difficile de faire sécher quoi que ce soit dans ces conditions.

3 commentaires:

  1. Quelle chance.... J'ai adoré cette ile ....Terei'a Beach à la pointe , pour une bonne bière bien fraiche <3 Bon vent......

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  2. Respect les marins...superbe commentaire Isa...j imagine bien que tu vas garder cette nav. en téte , la bière a dû être bonne😊...bises
    Pierre Alain

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  3. Bravo ma Isa d avoir su affronter cela... mil bisous

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