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11 décembre 2024

Bora Bora

 

Nous avons largué les amarres à 7h30 et, à 8h15, nous étions sortis de la passe de Paipai, quittant Tahaa pour Bora Bora. Avec 20 à 25 nœuds de vent et des rafales atteignant parfois 30 à 35 nœuds, la traversée fut mouvementée, d’autant que plusieurs grains provoquaient des changements de vent.


Après avoir longé l’atoll, nous avons franchi la passe de Bora Bora à midi. Nous avons bifurqué à tribord dans le lagon et jeté l’ancre à l’ouest du motu Toopu. Ce lagon enchanteur, avec ses nuances de bleu et de turquoise, nous entourait d’une beauté à couper le souffle.






Cependant, à Bora Bora, toutes les bouées d’amarrage sont payantes. Il faut prévenir à l’avance pour bénéficier du tarif réduit (33 € par nuit à partir de deux nuits, sinon 50 € pour une seule et meme 60 si tu n'a pas prévenu !). Heureusement, le paiement par carte bancaire est possible, et le prix inclut un service de ramassage des poubelles deux fois par semaine. Cela dit, c’est le seul endroit en Polynésie où l’ancrage est interdit et où les bouées sont facturées. Il est également difficile de débarquer en annexe, car presque tout est privé, tabu !

Malgré un cadre idyllique, notre tranquillité fut perturbée en fin d’après-midi par l’arrivée de trois catamarans de charter. Au lieu d’utiliser des bouées éloignées, ils ont choisi celles juste à côté de nous… L’aspect grégaire des charters peut être frustrant !


Exploration du côté sauvage de Bora Bora


Le lendemain, nous avons décidé de fuir les zones touristiques et d’explorer le coin sauvage de l’île.

Bravo et merci au capitaine pour cette navigation difficile car il a su slalomer entre les balises indiquant le chenal entre les patates de corail.  Nous avions 25 noeuds établis , des raffales catabatiques à pres de 40 noeuds et parfois moins d'une mètre d'eau sous la quille! Tendu donc pour Christophe pour qui c'était une première, mais un vrai régal pour moi car les paysages sont splendides avec ces lagons turquoises, ces motus bordés de sable blanc magnifique et ces deux pics rocheux culminant à 727 metres.

Le lagon de Bora est 3 fois plus étendu (80 km2 ) que les surfaces terrestres. L'ile ne fait que 9 Km de long sur 4  Km de large.


un des très nombreux hotels de luxe avec paillottes sur pilotis













Nous avons finalement pris une bouée au sud-est de l’île, face à une magnifique plage de sable blanc. La faible profondeur nous obligeait à mouiller loin de la plage.

Rencontre chaleureuse au motu

À terre, nous avons rencontré Harri, qui tient un restaurant familial. L’accueil fut incroyablement chaleureux. Trop tard pour déjeuner car il faut réserver mais nous y sommes retournés le soir pour dîner.

C'est pour moi la plus belle plage de Polynésie !








Avant le repas, nous avons fait une marche traversant le motu jusqu’au côté océan Pacifique, où les vagues déferlaient sur le platier. Les cinq chiens de Harri nous ont accompagnés, rendant l’expérience encore plus agréable. Nous avons continué jusqu’à la pointe, avant de revenir côté lagon, après environ 6 km de marche parfois un peu difficile.





Système local avec des roues et des sangles pour sortir les bateaux de l'eau afin d'éviter de mettre une peinture antifouling qui empêche les algues de pousser sur la coque. 


chien pêcheur au coucher de soleil

Le dîner était un véritable festin : poisson cru en entrée, suivi d’un mahi-mahi grillé, et un gros morceau de leur gateaux en cadeau à emporter, le tout dans un cadre paradisiaque. 
notre dîner 



Nous étions les seuls clients et avons passé une soirée conviviale à discuter avec Harri et son amie. Son père est ensuite venu nous rejoindre et a partagé son incroyable histoire.

Lui, Tahitien de naissance, avait travaillé pour des chantiers de construction. Lorsqu’il a été chargé d’exproprier les habitants du motu pour y construire un golf, il a découvert que sa propre famille possédait un grand terrain central dans la parcelle convoitée. Refusant de vendre, il a fait échouer le projet, malgré des offres astronomiques, dont un chèque en blanc ! Il leur a répondu qu'il n'y avait pas assez de place sur leur bout de papier pour y mettre tous les zéros nécessaires ! !😮😲🤑🤑

Il rêve désormais de transformer ce terrain en une maison d’hôtes. Nous lui souhaitons beaucoup de réussites 


Retour au Yacht Club

Le lendemain, nous avons fait le chemin inverse. Avec le vent dans le bon sens et moins de rafales, la navigation fut plus facile que la veille, où nous luttions contre le vent et le courant, avançant péniblement à 2 nœuds.

De retour près de la ville, nous avons pris une bouée au Yacht Club, qui, comme à Huahine, n’a de "yacht club" que le nom. C’est en réalité un bar-restaurant, mais il offre un emplacement pratique et de sympathiques "happy hours"



Nous avons pris l’annexe pour aller faire quelques courses en ville. Mais accoster reste un défi : ici, tout est marqué privé ! Bora Bora est certes un joyau, mais cette privatisation omniprésente lui donne parfois un côté moins accueillant. 

arrivée de l'Aranui

les clients débarquent en barge


l'acceuil se fait au son du Ukulélé

La journée avec le frère de Christophe et sa femme, fraîchement débarqués de l'Aranui, a été une belle occasion de rencontres et de moments partagés. Louer une voiture pour explorer Bora Bora était une excellente idée, permettant de découvrir l'île ensemble malgré la météo capricieuse. Le déjeuner au Saint James, réputé pour sa cuisine raffinée, a été un vrai plaisir.



Plage de Matira




La nature nous a envoyé un gros grain tropical juste avant leur départ et nous avons fini pieds nus pour franchir les rivières qui inondaient les rues.

L'annexe était pleine d'eau ! Il fallait écoper.

Revenir trempés après une journée bien remplie est peut-être un inconvénient, mais cela n'a sûrement pas entamé la joie d'avoir passé ce moment en famille dans un cadre aussi unique. Une belle parenthèse malgré la météo !


Bora Bora est indéniablement victime de son succès. Cette île est devenue la vitrine de la Polynésie, avec un nombre impressionnant d’hôtels de luxe proposant des farés sur pilotis directement sur le lagon. Elle est également une escale privilégiée pour de nombreux bateaux de croisière. Mais ce tourisme de luxe a ses conséquences : lorsque l’île est envahie, les locaux deviennent naturellement moins accueillants, ce qui est compréhensible.

Le coût de la vie à Bora Bora est également beaucoup plus élevé qu’ailleurs en Polynésie, en partie à cause de cette industrie touristique florissante. Malheureusement, pour les voileux, Bora Bora n’est pas idéale. Entre les bouées payantes, les zones interdites à l’ancrage et la difficulté de débarquer à terre, elle n’est pas aussi accueillante que d’autres îles.

Cependant, Bora Bora reste une étape pratique, surtout pour ceux qui se dirigent vers Maupiti. L’accès à Maupiti est conditionné par des conditions météorologiques très particulières, nécessaires pour franchir sa passe réputée dangereuse. Cela peut forcer les navigateurs à patienter à Bora Bora, parfois plus longtemps que prévu.Cette dualité entre sa beauté indéniable et ses contraintes en fait une escale incontournable mais contrastée.










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