Uturoa - Raiatéa

Ce matin, nous avons quitté Tahaa pour faire un saut à Raiatea. Déjà, me direz-vous ? Mais nous avions une bonne raison : le magasin venait de recevoir la bouteille de plongée et le détendeur que Christophe avait commandés à Tahiti mardi. Ce matériel n’est pas destiné à la plongée loisir – plonger seule ne serait pas prudent – mais pour une tout autre utilité : dégager l’ancre si elle venait à se coincer dans les patates de corail. Une précaution essentielle dans ces eaux paradisiaques. 

 Réveil à 5h, appareillage peu avant 6h. Le vent étant de face, nous avons dû naviguer au moteur, mais cela nous a offert un spectacle sublime : les lumières du matin jouant sur le lagon étaient à couper le souffle. 

 À Raiatea, un quai situé juste devant une station-service est idéal pour faire le plein. Nous en avons profité pour nous amarrer quelques heures et accomplir une longue liste de tâches : récupérer la bouteille, marcher jusqu’au centre de plongée le plus proche pour la faire gonfler, et renouveler nos bouteilles de gaz, faire quelques courses. 

 Ah, les fameuses bouteilles de Butagaz bleues que Christophe traîne depuis son départ de La Rochelle en 2012 ! Il les transportait partout, rouillées et refusées par les stations pour leur mauvais état. Il avait même envisagé de les repeindre pour leur donner une seconde vie, mais j’ai réussi à le convaincre de passer à un système plus moderne avec de nouvelles bouteilles. Une petite révolution à bord de Sercul. Aurais-je une influence sur le capitaine ? Qui sait...

Devant le supermarché, un groupe de Polynésiens s’était installé, jouant de la musique et chantant avec une énergie débordante. Leurs voix chaleureuses et les rythmes ensoleillés avaient un pouvoir magique : les passants ne résistaient pas à se joindre à eux, certains chantant en chœur, d'autres esquissant quelques pas de danse.

Cette scène spontanée était d'une beauté désarmante, une illustration parfaite de la joie de vivre polynésienne. En les écoutant, j’ai senti mon cœur se remplir de bonheur. Ces moments de partage authentiques, simples et lumineux, sont la véritable essence du voyage.

 Initialement, notre plan était de partir pour Bora Bora puis Maupiti, mais nous l'avons  modifié en apprenant que le jeune frère de Christophe passerait à Bora Bora le 12 décembre. Nous préférons oublier Maupiti pour l’instant car y aller est simple, mais en repartir peut être une toute autre histoire à cause des vents contraires. Nous avons donc décidé de mettre le cap sur Huahine ! Nous y étions déjà passés il y a six mois, mais de manière très brève. Cette fois, nous avons tout notre temps pour explorer les coins méconnus de cette île sauvage et captivante. L’aventure continue, et je suis impatiente de découvrir ce que Huahine nous réserve !