Translate

28 février 2025

Fakarava Nord

En quittant Toau, nous avons dû contourner l’île vers le nord avec le vent dans le nez et une mer forte. Ce fut laborieux : avec le moteur et la grande voile, on avançait à peine. Deux heures de galère, puis enfin, nous avons pu mettre les voiles et filer au bon plein à plus de 6 nœuds ! Un petit grain nous a quand même obligé à prendre un ris,  sinon ce serait trop facile !

En arrivant à Fakarava, il a fallu franchir la passe nord avec 2,5 nœuds de courant contraire. Heureusement, avec l’aide des voiles, nous avons réussi à passer.

Un spot de snorkeling exceptionnel:

Christophe m’a accordé un stop sur un spot de snorkeling réputé où il  n'avait jamais été. Nous avons trouvé une bouée d’amarrage près de la plage pour y passer la nuit. Quelques minutes en annexe ont suffi pour rejoindre un haut-fond avec une balise, en plein milieu du lagon, pas très loin de la passe nord.


C’était le plus beau snorkeling que nous ayons fait en Polynésie ! Tellement magnifique que nous y sommes retournés le lendemain matin avant de mettre le cap sur le village.

Ravitaillement au village:

Fakarava compte 900 habitants, répartis sur une grande superficie. De nombreux paquebots de croisière y font escale. Pour nous, c’était l’occasion de refaire le plein d’eau, d’essence et de vivres.

Malheureusement, un des bateaux-goélettes était en panne ou en carénage, donc pas de livraison depuis un moment. Résultat : aucun légume disponible, et pas de yaourt

Autre problème majeur : pénurie de bières en canette ! Heureusement, on pouvait acheter des "obus", les grandes bouteilles consignées. À Tikehau, ils n’avaient pas voulu nous en vendre sans consigne, mais ici, pas de problème. C’est moins pratique (lourd, et il faut rapporter la bouteille vide), mais mieux que rien !

Nous avons attendu une semaine l'arrivée du Maris Stella pour faire un ravitaillement avant de descendre vers le sud

Remplissage des réservoirs d’eau

Pour faire le plein d’eau, il faut acheter une carte et des crédits à la mairie et se rendre au robinet sur le port

Il était temps, car nous avions commencé à puiser dans nos réserves d’eau potable. Mission accomplie, nous étions prêts à poursuivre l’aventure !

Quelques plongées bouteilles:

J'ai profité d'être au village pour aller faire 3 plongées dans la passe nord avec les club. Nous avons plongé à 30 metres dans le fond de la passe pour observer les requins gris. Un jour il y avait une chasse autour de quelques thons à dents de chien: impressionant ! Il y a de nombreux bancs de poissons. C'est toujours sympa de se fondre parmi eux ! ils ne sont pas farouche. J'ai adoré la rencontre avec un couple de raies léopards beaucoup plus grosse que celles observées en snorkeling !


Nous avons également profité d'etre en "ville "pour savourer de bon coktail et s'offrir des bons restaurants







21 février 2025

Toau

 Traversée vers Toau

Toutes les météos annonçaient un vent de nord de 10 à 15 nœuds, une occasion idéale pour descendre directement à Toao en zappant Rangiroa (tant pis pour les dauphins !). Comme souvent, nous étions plusieurs voiliers à la passe, attendant le bon courant sortant pour partir. Départ à 5h30, arrivée le lendemain à 11h30.

Malheureusement, encore une fois, les prévisions météo étaient erronées. Cette zone de convergence du Pacifique Sud fausse tout ! Le vent était faible, parfois de face, nous forçant à faire beaucoup de moteur. Christophe avait lu qu'il n'y avait plus que trois bouées de mouillage à Toao, les autres étant en réparation. Nous avons donc préféré arriver tôt, au cas où il aurait fallu poursuivre la route pour trouver un autre mouillage. Heureusement, la période n'étant pas trop touristique, il n'y avait que deux bateaux ! En pleine saison, il peut y avoir jusqu'à dix bateaux ici.
D'autre bateaux sont arrives apres et on a découvert qu'il y a d'autres bouées de mouillage mais il faut aller les chercher sous l'eau. Nous avons eu quelques jours de forts vents mais sans trop de pluie. La houle rentrait dans l'anse et nous avons été bien secoués ! La nuit, ça berce !!




L’anse Amiot est un endroit magnifique. Il y a une sorte de fausse passe qui ne donne pas accès au lagon mais crée un site exceptionnel pour le snorkeling. À terre, il n’y a que trois habitants :

  • Gaby, qui sert de gardien à une toute petite pension, rarement occupée.
  • Et les célèbres Gaston et Valentine, que nous n’avions pas pu rencontrer l’année dernière.

Chez Gaston et Valentine:




Ils accueillent les voileux, leur vendent du poisson, des langoustes, et parfois même leur cuisinent un repas. Christophe les connaît bien, et nous avons souvent discuté avec eux autour d’une bière (qu’on apporte).

Après avoir acheté des filets de perroquets, nous avons négocié pour avoir des langoustes, mais cuites au barbecue (je ne voulais pas de langoustes bouillies ! 😉). Finalement, cela s’est transformé en un grand repas avec eux à midi. Au menu :

  • Langoustes grillées
  • Poisson cru
  • Perroquet au miel
  • Et même un crabe de cocotier !

Gaston était allé chasser sur un îlot voisin pour une commande de Tahiti et en avait un en plus. Juste les langoustes nous auraient suffi, mais en Polynésie, une table doit toujours être bien remplie ! Heureusement, nous avons pu prendre des "doggy bags", ce qui nous a permis de nous nourrir plusieurs jours avec les restes.


Le uru , fruit de l'arbre à pain est cuit sur le BBQ

et épluché au coupe coupe par Gaston

crabe de cocotier


après cuisson


il rajoute le beurre aillé, c'était délicieux ! 


la réserve à langoustes

Ce couple vie sur ce motu isolé sans aucune communucation avec le monde puisque l'antenne qui leur permettait d'avoir le téléphone est en panne depuis plus d'un an. Ils ont des panneaux solaires qui leur permettent d'avoir frigidaire et congélateur. Ils ont la chance d'avoir un petit bateau qui leur permet de rejoindre Fakarava en un peu moins de 3 heures mais unniquement par temps calme.

Gaston va loin dans le lagon pêcher des perroquets qu'il revend aux voileux et à Fakarava. En s'éloignant ainsi il évite l'attaque des requins gris qui lui piqueraient son poisson.  Il nous raconte comment il pêche les langoustes les varos et chasse les crabes de cocotiers. Une vie active et lucrative grace à la richesse de ces territoirs isolés.

Des rencontres étonnantes

Gaston et Valentine ont rencontré des milliers de personnes au fil des ans. Valentine nous a raconté avoir accueilli :

  • Les Harlem Globe Trotters
  • Laurent Pesquier
  • Et même Catherine Deneuve !

Difficile d’imaginer une star de cinéma dans cet environnement sauvage ! Nous avons aussi évoqué le célèbre navigateur Laurent Bourgnon, disparu en plongée à Toau et qu'ils connaissaient bien. Une stèle a été érigée en son honneur sur les terres de Valentine.


Une histoire de survie incroyable

Gaston est un miraculé. Un jour, une vague l’a projeté à la mer et son bateau a continué tout seul (il n’avait pas mis son lien de sécurité). Il a nagé 7 heures dans une mer agitée avant d’atteindre un atoll. Selon lui, le Seigneur l’a guidé vers une plage et lui a montré le seul passage dans la falaise pour rejoindre le village. Très croyants, ils peuvent longuement parler de religion, mieux vaut éviter de trop les lancer sur ce sujet...

Snorkeling de rêve

Le snorkeling ici est incroyable. Il y a très peu de monde, donc beaucoup de poissons : beaucoup de Péroquets, des Napoléons et surtout d’énormes mérous (probablement porteurs de ciguatera).

Dans le parc à poisson de Gaston, nous avons aussi vu de grosses carangues arc-en-ciel , un énorme Napoléon ainsi qu'un requin dormeur. Ce qui m'attriste c'est qu'il ne s'empresse pas de libérer de son parc les poissons qu'il ne va pas manger ou vendre. Les Polynésiens ne sont pas tendres avec les animaux. Il est parti pour Fakarava le même jour que nous laissant tous ces poissons enfermés. Cela m'attriste !


Il y a toujours beaucoup de monde à l'arrière du bateau dès qu'on fait la vaiselle ou que l'on jette quelque chose. Les requins gris sont nombreux ici et ils sont plutot curieux. Ils peuvent se montrer agressif si l'on peche au fusil. Christophe m'a enmené snorkeler dans la passe et ils sont tout de suite remonté des profondeurs pour voir si j'étais interessante ... Heureusement je ne leur ai pas plu 😂. Après un petit snorkeling à l'extérieur de la barrière,  dans le grand bleu,  plutot que de monter dans le zodiac, je demande à Christophe de me tirer derrière jusqu'au prochain spot de snorkeling dans le lagon. On a souvent fait ça avec mon frère quand on était jeune. Seulement voilà, c'était sans compter sur ces requins gris très curieux que ça a beaucoup intrigué. Ils m'ont suivi et sont venus bien près ce qui m'a donné une bonne décharge d'adrénaline !  😰 C'était comme la pêche à la traine seulement j'étais le leurre ! 🤪 Quelle sérénité après de retrouver "mes" beaux petits poissons bleus et jaune tout tranquilles !! 😆



13 février 2025

Tikehau

 



Nous avons quitté Makatea à 5h30, déterminés à rejoindre Tikehau avant la tombée de la nuit. Cette fois, fini le pré serré épuisant ! Nous naviguons au bon plein, une allure que Sercul affectionne particulièrement. Avec 15 à 20 nœuds de vent et toutes voiles dehors, nous filons à 5 ou 6 nœuds, profitant pleinement de cette traversée agréable.

Seul imprévu : un grain soudain, portant le vent à 35 nœuds. Il nous force à prendre un ris, mais l’incident est vite maîtrisé. À 14h30, après 9 heures de navigation, nous franchissons la passe de Tikehau et jetons l’ancre juste après, heureux de cette journée en mer sans embûches.

Nous avons mouillé là où, l’an dernier, un pêcheur nous avait promis de nous montrer comment sortir un requin d’un piège à poisson. Malheureusement, il n’est pas là cette fois.

Avant de mettre pied à terre, nous faisons un détour pour saluer l’équipage de Mister Fizz, un autre bateau arrivé dans la soirée. L’ambiance est si bonne qu’on y passe deux heures ! et du finalement nous n'avons pas été à terre.

Le lendemain matin, mission ravitaillement avant de repartir vers l’îlot des raies manta. Christophe est au bord du gouffre : plus de bière, plus de viande ! Un vrai drame. Il met la main sur un énorme morceau de bœuf congelé de 2 kg, venu tout droit d’Uruguay. Aïe aïe aïe, je sature déjà !

Motu Mauu : le spot des raies Manta

Nous jetons l’ancre au Motu Mauu, un lieu calme, isolé et splendide. Nous sommes seuls au mouillage, bercés par le doux balancement du lagon.

Nous espérions nager avec des raies manta, comme c’est souvent le cas ici, mais la nature est imprévisible : elles ne sont pas au rendez-vous. Petite déception. Mais d’autres merveilles nous attendent…



Ici, nous sommes bien aux Tuamotu : des requins pointe noire tournent constamment autour du bateau, accompagnés d’une escadrille de rémoras en quête d’un abri.

En explorant l’îlot, nous avons le bonheur d’observer les Gygis, ces magnifiques oiseaux blancs aux envolées acrobatiques, dignes de la Patrouille de France. Ils ont une particularité fascinante : ils ne construisent pas de nid, mais déposent leur œuf à l’intersection de deux branches. Nous avons même découvert un oisillon minuscule, tout seul sur sa branche, semblant perdu mais étonnamment serein.



Snorkeling en liberté !

J’ai profité à fond du snorkeling. Pour une fois, je pouvais rentrer au bateau par moi-même ! Normalement, nous partons en annexe, et Christophe, qui se lasse vite, doit attendre que j’aie fini. Là, j’ai eu tout mon temps pour explorer les fonds sous-marins, observer les poissons-papillons, les bénitiers fluorescents et les coraux vivants qui s’étendent en véritables jardins aquatiques et les requins pointe noires !

Prochaine escale : le Jardin de l’Éden

Après deux jours en mode sauvage sur ce motu paradisiaque, nous levons l’ancre pour parcourir encore 11 miles à l’intérieur du lagon. Direction : le Jardin de l’Éden. Ce nom promet déjà une escale inoubliable…

La navigation dans les lagons reste toujours un défi, surtout quand de nombreuses zones ne sont pas cartographiées. Il faut slalomer entre les patates de corail, ces formations rocheuses étonnantes qui parsèment les fonds marins. Christophe, toujours aux aguets, repère ces obstacles sur une image satellite et les reporte minutieusement sur la carte de notre trajet. Le mouillage, entre ces « patates », n'est pas simple à trouver, mais l'environnement demeure paradisiaque.


le contraste avant l'orage !



Le Jardin d’Éden, comme on l'appelle ici, abrite aujourd’hui deux familles qui, au total, ne comptent que 13 personnes vivant en autarcie presque complète. Cette aventure communautaire religieuse a débuté il y a tout juste trente ans, en novembre 1993, avec pour objectif de revenir à l’origine de tout. Le motu s’étend sur 3 hectares.

La communauté cultive ses propres fruits et légumes de saison, élève des porcs et des poules pour les œufs. Elle produit également du sel, du miel et de l’huile de coco. Le surplus de leur production est vendu aux navigateurs de passage, aux habitants de l’atoll, voire même parfois aux magasins Les seuls produits importés sont la farine, le riz, les pommes de terre, les carottes, l’ail et l’oignon.

Lors de notre visite, nous avons pu acheter de la salade et des œufs, ce qui nous a permis de goûter un peu à cette vie simple et authentique. Bien que les options soient limitées, l'expérience reste riche et pleine de découvertes inattendues.


culture de vanille









les noddis ces petits oiseaux noirs à la tête blanche prenne du repos sur Sercul



Nous sommes retourner pres du village et avons mouillé devant le club de plongée Coco Dive avec lequel j'ai fait 3 plongées dans la passe dont une au coucher de soleil

Les deux premières avec un fort courant rentrant furent sportives. Il y a vraiment beaucoup de poissons , c'était top, même si nous n'avons pas vue le héros du coin: le requin marteau. Nous avons vu un gros requin Tapete,  les pointes blanche de récif. Mais la dernière au couché de soleil nous a permis de voir des Tapetes et le fameux requin marteau; une belle femelle de 4 à 5 m de long. L'émotion était forte, mon coeur battait à fond la caisse et j'ai consommé beaucoup d'air comme tous mes jeunes partenaires de plongée !



07 février 2025

Makatea, l’île hors du temps


Prête avec la gaffe magique pour attraper la bouée

Makatea n’est pas un atoll comme les autres. Ici, pas de lagon turquoise bordé de motus. À la place, un vaste plateau de calcaire, cerné de falaises abruptes de 80 mètres de haut. Cette particularité rend le mouillage compliqué : l’ancre est inutile dans ces profondeurs, et seules trois bouées permettent aux navigateurs de s’arrêter. Nous avons eu la chance d’en trouver une libre à notre arrivée.
Un petit poisson dans la pompe...
Après une courte sieste pour récupérer de la traversée, nous nous préparons pour une session de snorkeling. Mais, comme souvent en bateau, un problème technique nous retarde. Cette fois, c’est la pompe des toilettes qui décide de rendre l’âme.
Depuis trois mois, elle donnait des signes de faiblesse. À chaque utilisation, je devais pomper frénétiquement pour espérer un résultat, fonctionnant en apnée, littéralement et métaphoriquement. Christophe, fidèle à son habitude, voulait la faire durer "jusqu’au bout de sa vie". Eh bien, nous y sommes !
Après démontage, nous trouvons le coupable : un petit poisson coincé dans un joint. La pompe remplacée, c’est une révolution à bord. Qui aurait cru qu’un simple changement technique pouvait transformer une corvée en plaisir ?
Enfin, nous pouvons nous offrir notre snorkeling. L’expérience est magique : suspendue dans l’immensité bleue, je nage au-dessus d’un tombant vertigineux dont je ne peux voir le fond. L’impression de flotter dans le vide est impressionnante (sans penser aux grosses bêtes ... of course !).





À la découverte de l’île

Le lendemain, nous mettons pied à terre. Le petit port est désert. Il faut marcher jusqu’au village, perché sur le plateau, pour croiser une première âme : Papa Gilles, un cultivateur de vanille. Il émerge de la jungle, tout sourire, et nous accueille chaleureusement. Son quotidien ? Le "mariage" des fleurs de vanille, une opération minutieuse qui consiste à soulever la membrane séparant les organes mâles et femelles de la fleur et à les frotter ensemble pour assurer la fécondation. Il effectue ceci avec un gros clou.  Sans cette intervention humaine, il y aurait très peu de gousses. La pollinisation naturelle est possible mais extrêmement rare en dehors du Mexique où des abeilles endémiques ou des colibris peuvent féconder les fleurs.






En chemin, nous discutons avec un couple de retraités assis devant leur maison. L’île vit au ralenti, loin de l’agitation des grandes îles polynésiennes.

Nous avions entendu parler du maire, qui fait visiter son île. Mais lorsque nous l'avions  appellé, il était à Tahiti. À la place, nous trouvons Ruben, qui accepte de nous guider le lendemain, en même temps qu’un couple d'américains arrivant en charter. Il s'agit en fait d'un autre guide.

Makatea est une île presque oubliée des circuits touristiques. Il n’y a ni aéroport ni liaison maritime régulière. Une goélette-cargo vient une fois par mois pour livrer des marchandises et transporter quelques passagers. Malgré cela, deux pensions existent, dont celle du maire.

Makatea, l’île aux mille ouvriers

Aujourd’hui, une petite centaine d’habitants vivent sur Makatea. Mais il fut un temps où l’île était un moteur économique pour toute la Polynésie. De 1906 à 1966, Makatea était une mine de phosphate. Son plateau correspond à un ancien lagon, comblé au fil des millénaires par des dépôts riches en minéraux, formant un engrais naturel d’une grande valeur.

L’extraction se faisait à la main, mais un système de chemin de fer – le seul de Polynésie ! – permettait d’acheminer le minerai. Cinq locomotives circulaient sur l’île, reliant les sites d'exploitation au port. Les habitants vivaient alors dans une ville dynamique, avec électricité, commerces, abattoirs, night-clubs et même deux cinémas !

les voies de chemin de fer

un des générateurs


le four de la boulangerie




Il n'y avait pas de route pour monter sur le plateau mais le trajet se faisait par le chemin de fer.

L'île est pleine de trou , la terre contenant 60 à 70% de phosphate ayant été extraite, il ne reste que la roche.



les trous sont très profonds



Mais dans les années 60, les essais nucléaires de Mururoa ont changé la donne. L’État français a préféré réaffecter la main-d'œuvre qualifiée à son programme militaire, et l’exploitation du phosphate fut abandonnée. Makatea s’est vidée.

Aujourd’hui, l’île tente de renaître grâce à l’écotourisme et l’escalade sur ses falaises vertigineuses. Mais sans liaison maritime régulière, le développement reste un défi.

Une île pleine de surprises

Après cette plongée dans l’histoire de Makatea, Ruben nous emmène au belvédère, d’où la vue sur la côte Est est spectaculaire.




 Nous nous arrêtons sur une plage pour boire une noix de coco fraîche, savourant la tranquillité des lieux.



Mais le clou du spectacle nous attend sous terre. Makatea cache un trésor : un réseau de grottes d’eau douce, vestige de son ancien lagon. Armés de masques, tubas et lampes torches, nous explorons l’une d’elles, descendant dans une eau limpide, avançant dans des veines souterraines fascinantes. Une expérience unique et mystique.


À la sortie, le soleil m’éblouit. Il est déjà 14 h ! Le temps a filé sous terre. Ruben nous ramène chez lui, où sa femme, Mata, nous attend avec un festin.



les fameux crabes

déjeuner avec le couple d'américain et leur skipper

À table : découverte du crabe de cocotier

Aujourd’hui, je goûte pour la première fois au crabe de cocotier, une espèce rare sur les atolls habités, tant il est prisé pour sa chair savoureuse. Ruben nous raconte sa technique de chasse : il les appâte avec des noix de coco dans lequelles il pratique une petite encoche, et les attache à des racines; il part les capturer de nuit, lorsqu’ils sont les plus actifs. Seuls les mâles sont prélevés, afin de préserver l’espèce.


C’est un crustacé appartenant à la famille des bernard-l’ermite, mais, à l’âge adulte, il ne dépend plus d’une coquille pour se protéger. Il peut grimper aux arbres et est capable de briser une noix ce coco avec ses pinces. Cela n'empêche pas Ruben de les manipuler à mains nues 😱

Avant d’être consommés, ces crabes sont "purgés" pendant plusieurs jours, nourris exclusivement de noix de coco pour éliminer d’éventuelles charogne qu'ils auraient pu manger. Ruben en vend parfois aux habitants de Rangiroa, la grande île voisine, via la goélette.

crabe emballé pour le voyage; ils peuvent tenir 4 jours ainsi ! pas cool pour eux !
Il devient rare d'en voir sur les atolls car ils ont été trop chassés.

La journée touche à sa fin, et nous repartons enchantés par cette île hors du temps. Si vous passez par Makatea, n’hésitez pas à contacter Ruben (📞 89 72 37 11). Il saura non seulement vous faire découvrir son île, mais aussi **vous indiquer

piments oiseaux