Katiu est un petit atoll isolé, avec seulement une petite centaine d’habitants et un unique village. Deux passes permettent d’y accéder, mais une seule est franchissable pour les grands bateaux comme le nôtre. Et encore, nous pouvons atteindre le quai, mais pas entrer dans le lagon. Le chenal est trop étroit et peu profond, et nous avons en tête l’accident d’un voilier ami de ma soeur qui s’était échoué ici l’an dernier.
Nous décidons donc de rester à quai. Bonne nouvelle : la goélette ne vient qu’une fois par mois, donc nous ne gênons personne.
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L'entrée dans le lagon |
Une escale au cœur du village
Être amarrés au quai nous plonge au cœur de la vie locale. Les habitants viennent ici observer la marée, pêcher, discuter… Je peux quand même faire ma natation matinale et nous faisons du snorkeling, tout en faisant attention aux courants.
En ce moment, la houle du sud remplit le lagon par le hoas et il n'y a pas de courants rentrants. Christophe étudie scrupuleusement les horaires de marée, mais ici, les courants sont imprévisibles.
L’ambiance du village est chaleureuse et accueillante. Peu de voiliers s’arrêtent ici, donc notre présence intrigue.
Nous faisons un tour au seul magasin du village. La propriétaire et sa fille tiennent aussi un petit snack ouvert le vendredi et samedi soir… mais en ce moment, elles font carême, donc pas d’ouverture le vendredi ! Le menu ? Steak-frites… et c’est tout ! C’est d’ailleurs le seul moyen pour les habitants de manger du bœuf, car il n’y en a pas à la vente. Christophe était content. A bord, on a enfin pu manger du poulet mais uniquement parce qu'il était impossible d'acheter du boeuf ( chic 😁)
Nous partageons notre table avec des locaux, dont le directeur de l’école de l'île d'à côté, et apprenons plein de choses sur Katiu et les coutumes des Tuamotu.
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L'entrée de la passe |
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Des chiens pêchent sur le platier |
Un quotidien simple, entre traditions et défis modernes
Le village de Katiu est modeste :il y a qu'une seule église, une école primaire avec deux classes, un dispensaire, tenu par une seule auxiliaire de santé.
Cette femme doit gérer toutes les urgences seule, avec parfois l’aide de téléconsultations avec Tahiti… quand la connexion fonctionne. Nous discutons longtemps avec elle et découvrons les difficultés d’accès aux soins sur une île aussi isolée.
Actuellement, une sage-femme est présente pour une semaine. Elle réalise des frottis et peut prescrire des mammographies à Tahiti si besoin. Un dentiste est aussi attendu bientôt.
Un drame a secoué le village juste avant notre arrivée :
Un homme d’une cinquantaine d’années a fait un malaise sur un motu éloigné. Il a fallu tellement de temps pour le ramener au dispensaire que les massages cardiaques ont été vains. Ici, pas de défibrillateur, et bien que la piste d’atterrissage permette des évacuations sanitaires, faire atterrir un avion de nuit est extrêmement rare.
Toutes les femmes du village doivent se rendre à Tahiti pour accoucher – une réalité commune à toutes les petites îles de Polynésie.
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Le toit des maisons exposées est attaché pour résister aux cyclones |
Problèmes de connexion et solidarité locale
Mon téléphone refuse de capter le réseau Vini. Pas de 4G ici, mais Christophe parvient au moins à obtenir du Edge pour WhatsApp. Lors de notre dîner au snack, un jeune tente de résoudre mon problème, sans succès…
Finalement, la patronne du snack lui dit de nous donner son code Starlink. Depuis, chaque soir, nous allons nous asseoir sur la plage près de sa maison pour capter internet.
Générosité des habitants et soirées improvisées
Les habitants de Katiu sont d’une générosité incroyable. Après notre discussion avec l’auxiliaire de santé, nous repartons avec du poisson frais. D’autres villageois, nous croisant dans la rue, nous proposent eux aussi du poisson !
Nous sommes invités à boire de l’eau de coco tout en discutant de la vie insulaire. Un jeune homme nous explique qu’il est bagagiste pour Air Tahiti. Un job plutôt cool : il n’y a qu’un vol par semaine (et deux pendant les vacances scolaires). Le reste du temps, il fait du copra et pêche, revendant ses prises à Makemo, l’atoll voisin. Apparemment, les Nason (poissons au "nez de Pinocchio") sont excellents ici !
Le soir, une fête d’anniversaire anime le village. En revenant de notre session internet sur la plage, on passe devant la fête, et on nous fait signe de nous joindre à eux.
La musique s’arrête, et place à un "jam" improvisé : Ukulélés, bidons en guise de percussions, et deux cuillères pour le rythme !
L’alcool aidant, certains chantent plus fort que juste, mais l’ambiance est géniale !
Nos compagnons à quatre pattes
Deux chiens vivent sur le quai. Leurs propriétaires sont partis pour un mois à Tahiti pour des soins, laissant deux autres chiens attachés qui hurlent à la mort chaque matin… Ça me brise le cœur.
Alors, on s’attache aux deux autres, qui passent par-dessus la barrière pour venir nous voir. Petits câlins et gâteries sont au rendez-vous !
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Préparation du coprah en famille |
Contrairement à d’autres oiseaux marins, elles ont un plumage peu imperméable, ce qui les empêche de plonger dans l'eau. Elles doivent donc capturer des poissons en surface ou harceler d'autres oiseaux (comme les fous et les sternes) pour leur voler leur nourriture. C'est pour cela qu'elles sont parfois appelées " les pirates des mer".
Description trés sympa,..
RépondreSupprimerTrès sympa cette belle aventure
RépondreSupprimerCela me donne envie d’y retourner
C’est vraiment la meilleure façon de découvrir la Polynésie en voilier
Bonne continuation
Liliane
Oui effectivement c est top en voilier!
SupprimerMerci Isabelle. Profite bien , c'est un voyage magnifique. Gérard
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