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31 janvier 2025

Mooréa, (suite) rando et plongées

 Depuis que les Alizés ont repris, ils soufflent forts ! Nous sommes donc toujours en attente d’une fenêtre météo favorable pour rejoindre les Tuamotu. Nous avons donc décidé de changer de mouillage pour varier les paysages et nous rapprocher du débarcadère de Papetoai, facilitant ainsi nos courses. Après quelques miles dans le chenal, nous avons trouvé un petit coin de paradis : un mouillage idyllique entouré par des eaux calmes et surplombé par les majestueuses montagnes de Moorea. Le cadre était si enchanteur qu’il me donnait envie de partir à nouveau explorer ces sommets.




Hotel intercontinental à l'abandon depuis le Covid !

Un matin, avec cette idée en tête, Christophe m’a déposée à terre de bonne heure. Je voulais me rendre jusqu’au célèbre belvédère de Moorea, point de départ de plusieurs randonnées. J’ai décidé de tenter ma chance en stop, car la distance à parcourir était trop longue pour y aller à pied. Le premier véhicule qui m’a prise m’a avancée jusqu'à la bifurcation, mais c’est la deuxième personne, une femme sympathique, qui a rendu mon aventure plus conviviale. Elle allait rejoindre un groupe d’amis randonneurs. Voyant que mes chances de continuer en stop étaient limitées sur cette route peu fréquentée, elle m’a proposé de me joindre à eux.

J’ai accepté même si j'avais plutot envie de marcher seule. Nous avons emprunté un chemin ombragé à travers une forêt luxuriante, où les senteurs de végétation tropicale se mêlaient aux bruits apaisants de la nature. La montée vers le belvédère, était plutôt cool, et elle s’est faite dans la bonne humeur et les discussions. La vue depuis le belvédère était magnifique : le Mont Rotui et les deux grandes baies de chaque côté.



La descente fut tout aussi intéressante, car nous avons emprunté le « chemin des ancêtres », un sentier chargé d’histoire. Ce parcours traverse une zone où se trouvent de nombreux marae, ces anciens sites sacrés polynésiens. Ces plateformes de pierres, vestiges d’un autre temps, témoignent des traditions et des croyances de la culture locale. C’était fascinant d’imaginer les cérémonies et rassemblements qui avaient eu lieu ici, il y a des siècles.





Deux bergers allemands étaient de la ballade !

Champs d'ananas 

Après deux heures de marche en compagnie de ce groupe chaleureux, ma nouvelle amie a eu la gentillesse de me ramener jusqu’au débarcadère.  Elle s'est meme arrêtée pour que j'achète des pamplemousses sur le bord de la route. J’ai retrouvé Christophe, prête à lui raconter cette nouvelle aventure riche en rencontres et en découvertes. Chaque jour ici semblait offrir une nouvelle occasion de se laisser surprendre, que ce soit par la beauté des paysages ou par la gentillesse des habitants.


L'église protestante
Dimanche matin, nous avons décidé d’assister à la messe dans l’église protestante du village. L’ambiance était calme et paisible, bien différente de ce que nous avions connu ailleurs en Polynésie. La cérémonie était rythmée par une alternance de sermons en Polynésiens, étonnamment dirigés par des femmes, et de chants accompagnés par des musiciens. Cependant, malgré la beauté des chants, l’atmosphère n’avait pas la même intensité qu’aux Marquises, où la ferveur et les mélodies étaient profondément émouvantes et envoutantes.



Dans l’assistance, une femme particulièrement bien habillée a attiré mon attention.

en y regardant de plus prêt,  il s'agit d'un raéraé (personne travestie ou transgenre) que l'on voit assez fréquement en Polynésie.

Pour changer du snorkeling, je me suis offert deux plongées bouteille pour voir les spécialités du coin à savoir les requins citrons et les tortues. 
C'est probablement le même requin, une femelle qui nous tournait autour et que nous avons vu plusieurs fois. C'est une belle bête, imposante, d'environ 3 metres de long. Heureusement qu'ils ont la réputation d'être gentils ! 😜
Je m'étonnais de ne pas avoir vu beaucoup de tortues en Polynésie, là j'ai été servie !!!
Il y en avait partout, beaucoup se reposant sous les surplombs coralliens.
On observe deux espèces: 
 - la tortue verte ( la plue courante) qui se nourrit d'algues et de plantes marines 
- et la tortue imbriquée dont le bec est plus pointu et la carapace plus sale et qui se nourrit d'éponges, de coraux mous et d'autres invertébrés. 
L'appellation "tortue verte" vient de la couleur de sa chair et non pas de celle de sa carapace.
Une tortue verte était particulièrement amicale avec moi : j'ai eu droit à plusieurs coups de pattes,  notament sur mon masque 😂.
Désolée, j'ai oublié de mettre la légende sur le film et je l'ai déjà téléchargé 😟
J'espère que vous aimerez mon petit montage.


Le captain passe des heures à étudier la météo et il va y perdre la boule car il n'y en pas une qui dit la même chose sur les quatres qu'il consulte 🤪🫨😮‍💨🤔😥 mais c'est décidé, nous appareillons demain pour les Tuamotu, en principe avec une première escale à Makemo mais ça peut changer en fonction de la direction du vent que nous aurons réellement. Nous prévoyons une nuit en mer et plus ou moins deux jours de nav.
Ces dames écaillent les poissons les jambes dans l'eau sans se soucier des requins qui tournent autour !!



je ne me lasse pas de voir ce bleu lagon à travers le hublot ! !


24 janvier 2025

Mooréa

 

La traversée de Huahine à Mooréa
Après avoir levé l’ancre peu avant 9 heures, nous avons quitté Huahine en longeant ses côtes, le moteur ronronnant doucement. Le vent s’est levé lorsque nous avons pris le large, un petit souffle à 10 nœuds qui, de travers, nous a permis d’avancer tranquillement à 4,5 nœuds. La mer était belle, et l’horizon, dégagé. Tout semblait prometteur pour une traversée paisible. Mais, comme souvent en mer, les choses ont changé.
La nuit est tombée, et avec elle, les orages se sont abattus. Le vent jouait avec nous, changeant sans cesse de direction et de force. Mon premier quart, de 20 h à minuit, a été tout sauf reposant. Les éclairs illuminaient l’horizon, et la mer agitée faisait danser le bateau dans tous les sens. Christophe, prenant la relève, a eu deux heures de répit avant que les éléments ne se déchaînent à nouveau. La nuit fut longue, et les "quarts de couche" étaient bien secoués. Lorsque je suis remontée sur le pont à 4 h, après peu de sommeil, l’air était encore lourd, mais la mer semblait enfin se calmer.
Le lever du jour m’a offert un spectacle apaisant.  Mon thé chaud entre les mains, j’ai savouré ce moment de calme après la tempête. Moorea se dessinait à l’horizon.

arrivée sur Mooréa

 Je pourrais vous faire rêver avec une arrivée baignée de lumière mais non, c'est sous la pluie que nous avons franchi la passe, mouillant finalement près de la baie de Cook. Peu importe, même sous la pluie, Moorea reste majestueuse. Les montagnes, enveloppées de brume, et le lagon, d’un bleu profond, avaient une beauté sauvage et mystérieuse.



Après mon bain matinal dans le lagon pour me dégourdir les jambes et me remettre l'estomac en place, j’ai eu la surprise de voir un requin dormeur qui était assoupi au fond de l'eau. Malheureusement, je n’avais pas ma GoPro, mais la vision restera gravée dans ma mémoire.
 Le lendemain, nous avons eu le plaisir  d’accueillir nos amis Gogo et Weena, venus tout droit de Tahiti pour passer la journée avec nous. Entre discussions autour de nombreuses Hinaho (bière locale), un petit restau et un bon bain, ce fut un moment très chaleureux.



Christophe ne pouvant toujours pas marcher, j'ai été me défouler en marchant seule , à mon rythme. J’avais repéré une antenne perchée sur une colline, dans une vallée verdoyante, et j'ai décidé de m’y aventurer. Après deux heures de montée bien raide, j’ai atteint le sommet. La vue valait tous les efforts : le lagon s’étendait en contrebas, d’un bleu éblouissant, entouré des montagnes vertigineuses. Je suis restée un long moment, respirant l’air pur et savourant cette solitude en pleine nature.

Parfois le chemin était bien marqué 

parfois la vegetation m'arrivait à la taille !




On voit Sercul !


Plus tard, nous nous sommes enfoncés dans le fond de la baie de Cook afin de faire de l essence. Cela nous a permis d admirer le paysage, puis nous avons franchi la passe pour aller dans l'autre baie.

On dirait une femme qui prie, le visage tourne vers le ciel

Notre mouillage près de la baie de Cook était agité, rendant la vie à bord inconfortable. Nous avons donc décidé de nous déplacer vers la baie d’Opunohu, longeant l’extérieur de la barrière de corail, car le lagon n’est pas assez profond pour notre bateau. Là, nous avons trouvé un véritable paradis : une plage de sable blanc bordant un lagon turquoise, avec en toile de fond des montagnes imposantes. Le cadre était tout simplement grandiose.


Baie d'Opunohu

Mont Rotui et notre mouillage



Au fond de la baie, nous avons découvert une ferme de crevettes grâce à des voileux rencontrés sur la plage. Rien ne vaut des crevettes fraîches, directement de la source, et elles étaient délicieuses ! 

La dent de requin symbole de Mooréa

Élevage  de crevettes

Petite plage de sable noire
Un matin, une panne d’électricité a plongé toute l’île dans le noir. Sans internet, Christophe a plaisanté, me reprochant d’avoir cassé quelque chose lors de ma montée à l’antenne. Nous avons appris plus tard que ce black out de 24 heures était général, ce qui a nourri toutes les conversations et compliqué la vie des locaux. C'est la premiere fois que ca arrive pendant aussi longtemps. 





18 janvier 2025

Cap à l’Est : vers les Tuamotu



Nous amorçons notre retour vers l’est, une direction souvent redoutée par les navigateurs en raison des alizés dominants qui soufflent habituellement de face. Cependant, une zone de convergence dans le Pacifique sud nous offre une opportunité rare : des vents favorables et une mer plus clémente. L’objectif est de profiter de cette accalmie pour nous rapprocher des Tuamotu, mais avant cela, nous faisons quelques escales en chemin.


Escale express à Tahaa

Nous avons choisi de zapper Bora Bora cette fois-ci, notamment en raison des frais obligatoires pour passer la nuit sur une bouée. À la place, nous avons mis le cap sur Tahaa. La traversée de 11 heures s’est déroulée dans des conditions idéales : une houle longue d’à peine 1 mètre et un vent de travers soufflant entre 10 et 15 nœuds. Une navigation agréable et apaisante ! 

Nous sommes passés entre les grains !


on apperçoit Bora à l'horizon

Nous avons passé la nuit amarrés à une bouée devant une ferme perlière. Le cadre était superbe, mais nous avons repris la mer dès le lendemain matin pour Huahine.


En route pour Huahine

Le chenal entre Tahaa et Raiatea est souvent connu pour ses vents soutenus, mais ce matin-là, c’était un calme plat avec des images magnifiques.



Après environ 5 heures de navigation, avec un peu plus de vent et une mer légèrement agitée, nous avons atteint Huahine, une île que nous affectionnons particulièrement.

La houle se brise sur la barrière de corail

Franchissement de la passe

Nous avons passé deux jours à Fare, la capitale, où nous en avons profité pour refaire le plein de vivres dans le grand supermarché 😃 et faire laver notre linge sale. Fare est toujours une escale agréable avec son ambiance conviviale et ses commodités. Nous aurions bien aimé nous attarder davantage et profiter de l’Happy Hour du Yacht Club 🤪, mais une dépression étant annoncée, nous avons dû lever l’ancre rapidement.


Direction la baie d’Avéa

Pour nous mettre à l’abri de la dépression, nous avons décidé de nous réfugier dans la baie d’Avéa, au sud de l’île. Ce lieu paisible et loin des passes offre une meilleure protection contre la houle, et nous espérons pouvoir y attendre tranquillement le retour de conditions plus favorables pour poursuivre notre route vers les Tuamotu.


Il n'y a pas que les bateaux qui viennent se mettre à l'abri ! C'est Daniel qui fait du AirB&B

Tempête à Huahine : deux jours confinés à bord

La dépression annoncée ne nous a pas épargnés. Pendant deux jours, nous avons essuyé des vents soufflant entre 30 et 40 nœuds, (60 à 70 Km/h )accompagnés de fortes pluies. Le bateau était secoué par un clapot incessant, mais contre toute attente, nous avons réussi à dormir à l’avant, dans notre cabine habituelle.

Malgré ces conditions, nous n’avons pas eu le temps de nous ennuyer. À vrai dire, une surprise peu agréable a occupé nos journées : nous avons découvert environ 20 cm d’eau dans une partie du fond du bateau.  Heureusement, elle n’avait pas atteint le moteur, mais cela signifiait que nous ne pouvions pas utiliser la pompe de cale électrique. Nous avons dû nous armer de patience et vider manuellement l’eau avec une pompe à main et une éponge – une opération qui nous a pris un temps fou.

Une fuite difficile à localiser

Nous avons passé un bon moment à chercher l’origine de cette infiltration. Une première inspection nous a permis de repérer une petite fuite au niveau de la vanne d’eau de mer. Nous avons tenté de la colmater en ajoutant un collier de serrage, pensant avoir résolu le problème. Mais, surprise désagréable au réveil : la cale était de nouveau pleine d’eau.

Après une nouvelle séance de vidange, nous avons découvert que la pompe à eau de mer de l’évier était en réalité la coupable. Sa fuite était bien cachée sous la planche de support, ce qui nous avait empêchés de la repérer plus tôt. Christophe s’est attelé à la démonter pendant que je prenais des photos pour faciliter le remontage. À première vue, rien ne semblait cassé, mais la pompe continuait à fuir. Faute de joints de rechange, nous avons dû la condamner en attendant de pouvoir la remplacer. En attendant, nous faisons la vaisselle à l’eau douce. Cela va sérieusement augmenter notre consommation d’eau, mais avec les averses fréquentes que nous récupérons, ce n’est pas vraiment un souci.

Autre solution que je préfere, c'est faire la vaiselle à l'eau de mer assise sur la plage arrière. Avouez que vous n'avez pas la chance de faire la vaiselle assis(e) 😂😉

I


En quête d’une nouvelle pompe

Le seul shipchandler de l’île de Moorea ne disposant pas de cette pièce, nous avons dû nous tourner vers Tahiti, où nous avons finalement trouvé la pompe. Nous avons profité du passage de Gogo, (vous vous souvenez, le super ami de mon fils que vous vouliez que j'adopte !!! 🤣😂 ), qui vient nous voir prochainement à Moorea, pour lui demander de nous l’acheter et de nous l’apporter.


Apres le passage de la tempête 

Une fois la tempête calmée, nous avons fait un petit snorkeling. J'ai pu observer les raies Léopard et les raies Pastenague qui se nourissent de petit crustacés enfouis dans le sable.





Après une journée à Fare nous avons repris la mer pour rejoindre Moréa avant que les alizés ne tournent.

Bye bye Huahine